Je suis heureux au nom de Philippe Saurel, maire de Montpellier et Président de Montpellier Méditerranée Métropole d’accueillir le Président de la FEDERATION POUR LES LANGUES REGIONALES DANS L’ENSEIGNEMENT PUBLIC qui a choisi Montpellier pour son 30ème colloque national. Il est vrai qu’il y avait ici quelques personnalités et des structures assez fortes pour organiser cette rencontre.
Bienvenue aux Basques, aux Bretons, aux Catalans, aux Corses, Flamands, Savoyards et autres. À Montpellier, tout le monde est chez soi.
À la question : Pourquoi les Langues régionales ? nous répondrons simplement : Parce qu’elles existent et qu’on les aime.
Ça n’a pas toujours été le cas. L’évolution des attitudes sur le bilinguisme commence dans l’ignorance et les quiproquos tragiques.
On croyait que parler une langue empêchait de parler les autres. Notre cerveau fonctionnait comme un vieux parchemin rabougri où pour écrire un nouveau texte il fallait effacer l’ancien.
C’est sur cette erreur que la Démocratie s’est fondée pour continuer sa route vers la mort des patois. Elle a confondu : avoir une langue en commun et n’avoir qu’une seule langue.
Il a fallu du temps pour qu’on commence à penser qu’on peut avoir plusieurs langues sans être forcément un mauvais citoyen.
Mais si nos langues régionales sont désormais devenues globalement sympathiques, c’est parce qu’on les trouve aussi émouvantes que des Dames aux camélias exsangues et moribondes, et pas trop dangereuses.
Et même un peu stériles : elles ne se reproduisent plus naturellement. La bonne vieille transmission des familles ne marche plus.
C’est vrai, et c’est terriblement dommage.
Mais du coup, les pratiquer est devenu un choix. Ce n’est plus cette tare dont on a hérité, qui fait de vous un plouc ou un crétin des Alpes, c’est un choix. Donc un avenir. Un choix de vie.
Donc un plaisir et une joie.
Une ouverture d’esprit. Si j’ai choisi d’être occitan, pourquoi les autres ne seraient-ils pas Persans, Aztéques ou Zoulous ?
Ce choix, beaucoup de parents le font pour leurs enfants sans se demander s’ils sont Occitans de souche.
Pour ça, ils n’ont besoin que d’une chose : l’école.
Isabelle Marsala vous a donné les chiffres de Montpellier. Nous mettons le paquet.
Mais si le gamin désormais bilingue, ou trilingue, en sortant de l’école ne retrouve, dans la vraie vie, aucune trace de cette langue, alara, la lenga es mòrta.
Le rôle de l’Etat et des collectivités, une fois le principe de cet enseignement acquis et pratiqué, c’est aussi de manifester cette présence dans la cité.
Ici, à Montpellier, dans la ville du Sud la plus ouverte et la plus cosmopolite, nous mettons de l’Occitan dans le tramway, dans nos journaux, sur les plaques de rues. Nous garnissons de livres en lenga nòstra nos bibliothèques, nous soutenons les radios, le théâtre, les chanteurs, les sports et les jeux qui ne se font qu’en occitan. Nous hissons haut le drapeau rouge et jaune.
Amb aquò, longamai !
Grandmercé a totes